Lundi 07 Octobre 2024

Biodiversité des forêts

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La flore du Bénin est riche de 2.807 espèces de plantes avec une couverture forestière estimée à 4.561.000 ha (soit 47 % du territoire en 2010) (FAO, 2011). Le taux de régression annuel passant de -1,3 % (1990-2000) à -1,0 % (2000-2010) témoigne des efforts de l’Etat béninois à freiner la dégradation du couvert végétal surtout à partir des plantations. Toutefois, ces plantations privées et domaniales sont faites d’espèces exotiques (notamment le teck et l’acacia) estimées en 2008 à environ 223.521 ha (1,98 % de la superficie du territoire national) dont plus de 80 000 ha de teck et d’acacia et plus de 90 000 ha de palmeraies; le reste étant constitué des anacarderaies et d’essences secondaires de reboisement (PNGDRN, 2008). L’importance des plantations a été matérialisée par la mise en place d’une Campagne Nationale de Reboisement (CNR) dont le lancement est marqué par la Journée Nationale de l’Arbre (JNA) célébrée le 1er Juin de chaque année. De 1985 à 2011, une moyenne annuelle de 3.980.201 plants a été mise en terre sur une superficie moyenne annuelle de 4.078 ha. A ce rythme, le Bénin, si les efforts d’entretien et de surveillance des plantations sont renforcés, reboiserait environ 50.000 ha en 12 ans, l’équivalent de la perte annuelle de couverture forestière au cours de la période de 2000-2010 (FAO, 2011).

Cependant, les plantations d’essences exotiques ne favorisent toujours pas la diversité locale. En effet, les études (Djègo 2006) ont montré que les plantations d’essences exotiques (Eucalyptus camaldulensis, Acacia auriculiformis, etc.) ont leur sous-bois pauvre en espèces autochtones et abritent une flore de sous-bois différente de celle de la végétation naturelle du site. La principale source d’énergie dans les ménages du Bénin est le bois dont la récolte constitue l’une des principales menaces à la biodiversité forestière (DGFRN, 2010). Mais avec les plantations qui fournissent d’énormes quantités de bois énergie, cette pression sur les forêts naturelles et donc la biodiversité a été significativement réduite. Ainsi, les plantations d’essences exotiques ne maintiennent pas la biodiversité originale mais contribue à la limitation de la pression sur les écosystèmes forestiers naturels et donc indirectement mais significativement à la préservation de la biodiversité.

Le dernier rapport sur l’état de la biodiversité au Bénin a fait état de l’existence des écosystèmes tels que les forêts denses sèches, semi-décidues, les forêts galeries, marécageuses, les forêts claires, les savanes (arbustives, arborées, boisées), les savanes marécageuses, les mangroves et les prairies. Il a été aussi clairement montré que les formations les savanes arbustives et arborées, constituent la composante principale (plus de  50 % de la couverture forestière) de la végétation alors que les galeries forestières représentent à peine 4 % et les forêts denses, deux fois moins. Cependant, une analyse de la diversité floristique des différentes formations végétales rencontrées au Bénin révèle que malgré leur petitesse en termes de superficie, les galeries forestières recèlent une importante diversité floristique (plus du 1/3 de la diversité floristique totale). Par exemple, dans le Parc National de la Pendjari, 217 espèces ont été recensées dans les galeries forestières (Oumorou et al., 2011).

En dehors des forêts classées et de diverses autres aires protégées, représentant environ 20 % de la superficie totale du pays, l’on dénombre aussi environ 3000 forêts sacrées qui sont des reliques de forêts concentrées dans le sud et qui sont de grands réservoirs de Biodiversité. Elles abritent la plupart des espèces menacées : Afzelia africana, Triplochyton scleroxylon, Khaya senegalensis, Milicia excelsa, etc. Elles couvrent 18 360 hectares, soit 0,16 % du territoire national et jouent diverses fonctions au nombre desquelles : fonctions écologiques (8,1 %), fonction religieuse (61,14 %), fonction socio-culturelle (29,45 %) (Sokpon & Agbo, 2010). Leur importance a été récemment reconnue et le processus de leur intégration dans le système des aires protégées du Bénin est en cours.

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